Près de deux mois après l'annonce du départ pour l'Elysée de Jean-Pierre Jouyet, ancien directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), la vacance de la présidence de la banque publique d'investissement, principale filiale de l'institution, se prolonge. En effet, si la nomination de son successeur, Pierre-René Lemas, à la direction générale de la CDC a été décidée « en moins de vingt-quatre heures », comme l'indique un proche, celle du président non exécutif de bpifrance tarde à se concrétiser.Pour la Caisse des Dépôts, il a d'abord fallu accueillir son nouveau directeur général, officiellement nommé le 21 avril. C'est en effet lui qui, en concertation avec l'Etat, a la charge de nommer le nouveau président de la banque publique. Il a jusqu'au prochain conseil d'administration de bpifrance, décalé à fin juillet.Pour l'heure, Dominique Marcel, à la tête de la Compagnie des Alpes et candidat malchanceux à la direction de la Caisse des Dépôts, semble toujours le mieux placé pour endosser la fonction.
La valse des nominations
En attendant, les rangs du conseil d'administration de la banque publique se reforment peu à peu. La remplaçante de Ségolène Royal, Marie-Guite Dufay, présidente de la région Franche-Comté qui représentera les régions aux côtés de Jean-Paul Huchon dans la gouvernance de la banque publique, doit encore être nommée par décret. Mais elle a déjà été désignée par l'Association des régions de France. Le nouveau commissaire général à l'investissement, Louis Schweitzer, a aussi pris la suite de Louis Gallois, qui veillait sur la banque publique pour le compte de l'Etat.Cette valse des nominations pourrait entraîner un changement des règles du jeu à bpifrance : « La fonction de vice-présidente confiée aux régions ne sera pas forcément reconduite », indique un proche. Autrement dit, le poste expressément créé pour Ségolène Royal, lors du lancement en grande pompe de la banque publique, n'aurait plus de raison d'être sans l'ancienne présidente de région Poitou-Charentes pour l'incarner.Construite à « marche accélérée », la banque publique a semble-t-il largement fait ses preuves sur le volet du financement des entreprises, des activités chapeautées par l'Etat. Sur le volet de l'investissement, placé sous la responsabilité de l'autre actionnaire de la banque, la Caisse des Dépôts, le bilan est plus mitigé. « Sur le terrain, certains élus sont parfois dubitatifs quant à la rapidité des réponses. Une grande partie des investissements sont réalisés en fonds de fonds et les ETI restent méfiantes face à l'objet BPI », regrette un fin connaisseur de la banque publique.