Une porte-parole de l'hôpital DF Star, une clinique privée de la capitale brésilienne, a confirmé à l'AFP que M. Bolsonaro, 70 ans, avait été admis dans l'étalissement dans la soirée.

"Son état de santé est stable, il ressent moins de douleur. Des examens ont été effectués et les résultats seront fontamentaux pour décider dans les prochaines heures" si une intervention chirurgicale sera nécessaire ou non, a déclaré un de ses médecins, Leandro Echenique, lors d'un point presse à Brasilia.

L'ancien dirigeant d'extrême droite (2019-2022) avait quitté en fin d'après-midi l'hôpital Rio Grande, à Natal, qu'il avait rejoint vendredi en hélicoptère après avoir ressenti des "douleurs insupportables" au début d'une tournée pour mobiliser ses sympathisants dans la région, deux semaines après son renvoi en procès pour une tentative présumée de coup d'Etat.

Il est sorti de l'hôpital de Natal en marchant, vêtu d'une chemise jaune, et portant encore une sonde nasale, a constaté un vidéaste de l'AFP. 

Avant de monter dans l'ambulance, l'ancien capitaine de l'armée a tenu faire un détour de quelques mètres pour saluer plusieurs dizaines de ses sympathisants, vêtus pour la plupart des couleurs jeunes et vert du Brésil, qui criaient "courage Bolsonaro" devant l'entrée de l'établissement médical. 

Un petit groupe de bolsonaristes l'a également accueilli à son arrivée à Brasilia. "Nous sommes là pour le soutenir car il est très important pour notre pays, il représente des milliers de Brésiliens",  a dit à l'AFP Marcia Guedes, 52 ans, qui priait devant l'hôpital.

"Après mon transfert (à Brasilia), je serai probablement opéré à nouveau", avait affirmé quelques heures plus tôt sur le réseau social X l'ex-président, qui a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales ces dernières années en raison de séquelles de l'attaque au couteau subie durant la campagne présidentielle en 2018.

Jair Bolsonaro, qui était arrivé vendredi à l'hôpital de Natal sur un brancard, a par ailleurs révélé que son médecin lui avait "dit qu'il s'agit de la situation la plus grave depuis l'attentat qui a failli (lui) coûter la vie".

"Après avoir vécu tant d'épisodes similaires tout au long de ces dernières années, je me suis habitué à la douleur. Mais cette fois, même les médecins ont été surpris", a-t-il ajouté.

- "Douleurs insupportables" -

Plus tôt dans la journée, lors d'une conférence de presse à l'hôpital Rio Grande, son médecin, Claudio Birolini, avait déjà indiqué que "cet épisode semble plus exubérant que les précédents, surtout au niveau de l'intestin".

"Même si en ce moment une intervention chirurgicale d'urgence ne semble pas nécessaire, ce qui va se passer dans les prochains jours va dépendre de son évolution clinique", a-t-il expliqué.

Poignardé par un déséquilibré lors d'un bain de foule en pleine campagne électorale en septembre 2018, Jair Bolsonaro avait été élu président quelques semaines plus tard.

La tournée dans le nord-est du Brésil, région pauvre et fief historique de la gauche, était prévue deux semaines après la décision de la Cour suprême d'ouvrir un procès contre lui pour un projet présumé de coup d'Etat.

Le parquet l'accuse d'avoir ourdi un complot de longue date pour conjurer sa défaite électorale de 2022 face à Lula. Déclaré inéligible jusqu'en 2030 pour ses attaques sans preuves sur la fiabilité du système d'urnes électroniques brésilien, il espère encore faire annuler ou réduire cette condamnation pour se présenter à la présidentielle de 2026.

À gauche, Lula, 79 ans, laisse planer pour sa part le mystère sur une éventuelle candidature à la réélection. Sa popularité est en berne, plombée par l'inflation, et il a également connu des problèmes de santé récemment. En décembre, il a dû être opéré en urgence pour résorber un hématome causé par une hémorragie près du cerveau liée à une chute.