"L'argent ne vaut plus rien. Nous allons au marché mais nos sacs restent vides. Nos casseroles sont vides. Nous n'avons pas de nourriture pour nos enfants", a déploré Irma Callizaya, une artisane de 62 ans.

La manifestants, dont de nombreux artisans et commerçants, ont parcouru sous une fine pluie le centre de la capitale administrative, agitant des drapeaux boliviens et faisant résonner casseroles et autres ustensiles de cuisine. 

"Nous demandons au gouvernement une solution rapide à la pénurie alimentaire (...) d'essence et de pétrole. Il n'y a pas de dollars dans notre pays", a dénoncé Brigida Flores, une fleuriste de 51 ans.

Le manque de devises est la principale cause de la crise économique qui frappe le pays depuis l'année dernière. Les réserves nationales, que le gouvernement utilise pour subventionner le carburant, s'épuisent en raison de la baisse des exportations, notamment de gaz. 

Les manifestants ont donné 15 jours au gouvernement pour prendre des mesures pour améliorer la situation. Le même délai a été accordé à l'Assemblée législative pour approuver les crédits destinés à atténuer la crise.

"Au cas où (...) elle n'assumerait pas sa responsabilité dans le délai imparti, nous exigerons la fermeture du Parlement", a assuré Jorge Paredes, président des conseils de quartier de La Paz.

Le blocage des principales routes du pays en octobre et novembre par des partisans de l'ancien président Evo Morales ont exacerbé la crise. 

Luis Arce et Evo Morales se disputent le contrôle de la gauche au pouvoir et l'investiture pour la présidentielle de 2025, à laquelle l'ancien président (2006-2019) veut participer malgré une décision de justice le disqualifiant.