Les soutiens de l'ancien chef d'État rendent le président Arce responsable de la crise économique dans le pays et l'accusent d'avoir écarté leur leader de la présidentielle du 17 août.

Mercredi, de violents affrontements ont éclaté dans la ville minière de Llallagua, dans la région de Potosi, au sud-ouest de la Bolivie, où la police s'était rendue pour tenter de lever, sans succès, un blocage.

Le gouvernement avait initialement annoncé la mort de trois policiers par arme à feu. Jeudi, le ministre de la Justice, César Siles, a indiqué que le bilan s'élevait désormais à quatre membres des forces de l'ordre tués.

- Explosifs -

L'un des policiers, un lieutenant, "a été enlevé" puis tué par un engin explosif introduit dans son corps avant qu'il n'explose, a annoncé le vice-ministre de l'Intérieur, Jhonny Aguilera. 

Le ministre de l'Intérieur, Roberto Rios, a précisé que le bilan incluait un manifestant décédé, selon un rapport préliminaire, alors qu'il manipulait un engin explosif non loin de la ville de Cochabamba, dans le centre du pays.  

Au total, 54 blessés parmi la police, les manifestants et des habitants excédés qui ont tenté mardi de débloquer la route à Llallagua, ont été rencensés, a indiqué le ministère de la Santé. 

Nelson Cox, avocat d'Evo Morales, a assuré à l'AFP qu'il y avait eu "trois morts" parmi les manifestants. Il a également fait état de 15 manifestants blessés et plus de 30 détenus.

"L'armée va entrer à Llallagua, car ce que nous voulons c'est garantir un état de calme et de paix", a assuré le vice-ministre Aguilera. "Des niveaux de violence inacceptables ont été atteints", a dénoncé M. Rios. 

Les blocages routiers se poursuivent depuis le 2 juin dans le pays bien qu'ils tendent à se réduire. Selon l'autorité nationale des routes, il y avait jeudi 19 points de blocage dans le pays, contre 21 mercredi et 29 mardi.

Pour le gouvernement, ces barrages visent à empêcher le scrutin présidentiel et forcer une candidature de M. Morales, qui a gouverné à trois reprises entre 2006 et 2019 et que la justice a déclaré inéligible pour avoir dépassé le nombre autorisé de réélections.

Le parquet a ouvert lundi une enquête contre Evo Morales pour "terrorisme", "incitation à commettre des délits" et "atteinte à la sécurité des services publics" entre autres infractions pénales, après une plainte du gouvernement l'accusant d'encourager les protestations.

L'ex-président vit retranché sous la protection de ses partisans dans son fief du centre du pays, dont il n'a pas pu sortir depuis octobre dernier, étant visé par un mandat d'arrêt pour une affaire de traite de mineure qu'il nie.