En raison de l'absence de budget voté avant le 31 décembre 2024, de nombreux dispositifs fiscaux risquaient en effet de s'éteindre dès minuit au soir de la Saint-Sylvestre. C'est pour éviter cet écueil que l'exécutif a pris les devants, en abattant une partie de ses cartes pour prévenir dès maintenant les contribuables de ses orientations quant au futur PLF, dont le Premier ministre espère l'adoption vers la mi-février. Sauf modification au cours du débat parlementaire, le futur PLF devrait ainsi permettre le maintien de nombreux dispositifs d'aides, qui semblaient sur le gril. Encore faudra-t-il in fine que le budget soit voté…
Immobilier et environnement
Le gouvernement indique vouloir soutenir, avec une entrée en vigueur au 1er janvier 2025, la reconduction à l'identique de nombreuses niches fiscales, adoptées par le Sénat en première lecture du PLF 2025. Parmi elles, certaines concernent l'immobilier, comme la réduction d'impôt « Loc'Avantages », qui permet jusqu'ici aux propriétaires de bénéficier d'une réduction d'impôt, s'ils proposent un loyer inférieur à ceux du marché à leurs locataires.
D'autres, relatives au soutien à l'environnement, seraient aussi préservées, comme le crédit d'impôt aux agriculteurs qui obtiennent le label haute valeur environnementale (HVE) ou le suramortissement pour les navires verts, censé permettre le renouvellement de la flotte des armateurs français.
Soutien aux entreprises
L'essentiel des mesures que le gouvernement souhaite préserver visent à soutenir les entreprises, comme le crédit d'impôt innovation (CII), qui permet aux compagnies de moins de 250 personnes de déduire de leur impôt sur les sociétés 30 % de leurs dépenses liées à la « conception de prototypes ou d'installation pilote de produits nouveaux ». L'exécutif souhaite le reconduire, mais ramener le taux à 20 %. Egalement potentiellement sauvé, le crédit d'impôt collection (CIC), qui permet aux entreprises du textile et de l'habillement de déduire 30 % des dépenses de conception et réalisation de nouvelles collections.
L'exonération d'impôt sur les sociétés sur les revenus patrimoniaux des établissements scientifiques, d'enseignement et d'assistance, l'abattement sur la plus-value sur l'actif professionnel lors du départ en retraite du chef d'entreprise et la suppression de la réduction d'impôt au titre des dépenses engagées pour la tenue de la comptabilité et l'adhésion à un organisme de gestion agréé (OGA) figurent également dans cette longue liste de niches que Bercy veut maintenir.Le gouvernement veut aussi préserver, dans le PLF à venir, différents avantages accordés aux entreprises implantées dans des zones soutenues fiscalement (zonage France Revitalisation Rurale, zones franches urbaines, quartiers prioritaires de la ville, bassins d'emploi à redynamiser), en passe de tomber. Enfin, l'exécutif entend prolonger pour un an le bouclier tarifaire pour les industriels électro-intensifs, en soutenant le maintien du tarif à 0,5 euro/MWh pour 2025.
Bercy prévient en revanche les grandes entreprises de son intention de reprendre l'intégration dans la loi des instructions de l'OCDE sur l'imposition minimale du bénéfice des multinationales.