"Je suis ouvert à une réflexion pluraliste pour évaluer et remettre à plat le cas échéant l'interdiction du cumul des mandats, dans l'objectif de rapprocher les élus nationaux et européens des citoyens", a déclaré le Premier ministre devant les Assises des départements de France à Angers, sous les applaudissements des élus.
"C'est un peu dommage que des députés ne puissent pas être plus souvent des maires. C'est un peu dommage que des élus locaux ne puissent pas aller directement à Paris eux-mêmes pour porter un grand nombre de préoccupations ou de sujets", a ensuite développé M. Barnier sur France Bleu.
"Dix ans après, il est normal d'évaluer une loi (...) Et si on s'aperçoit que cette loi présente plus d'inconvénients que d'avantages, comme je pense que c'est le cas dans ce lien entre les citoyens et les élus, on pourrait sur certains points la revoir", a-t-il ajouté.
Une loi de 2014, adoptée sous François Hollande et appliquée depuis 2017 interdit d'être à la fois parlementaire national (ou européen) et titulaire d'un mandat exécutif local.
Cette interdiction est régulièrement remise en cause par une partie de la classe politique, principalement à droite, au motif que les élus nationaux et européens seraient ainsi "déconnectés" du terrain, faute d'avoir des responsabilités locales.
Au printemps 2024, les députés avaient rejeté une proposition de loi des députés Horizons qui autorisaient à nouveau députés et sénateurs à exercer des fonctions d'adjoint au maire, de vice‑président de département ou encore de région.
M. Barnier a également demandé aux conseillers départementaux leur "sentiment actualisé" sur la proposition de remplacer les conseillers départementaux et régionaux par un seul conseiller territorial afin de mieux coordonner les travaux entre les deux assemblées.
Il a cependant reconnu que cette idée, inventée par Nicolas Sarkozy en 2010, supprimée par François Hollande puis reprise par Eric Woerth dans son rapport sur la décentralisation au printemps, "a été contestée par beaucoup de départements".