Le parquet a requis mercredi des peines d'inéligibilité à l'encontre de l'ensemble des 25 prévenus jugés au procès des assistants d'eurodéputés du Rassemblement national.

A l'encontre de Louis Aliot, les procureurs ont demandé 18 mois de prison dont 6 mois ferme, 30.000 euros d'amende et trois ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. 

Si cette peine était prononcée par le tribunal, le numéro 2 du RN perdrait d'office son mandat de maire, contrairement à Marine Le Pen qui pourrait garder son siège à l'Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel refusant de déchoir de leur mandat les parlementaires condamnés à une peine d'inéligibilité tant que la décision n'est pas définitive.

"Rien ne permet de légitimer ces réquisitions indignes", a insisté Me Nicolay Fakiroff, conseil de Louis Aliot, Nicolas Bay (ancien secrétaire général du Front national et toujours député européen) et Bruno Gollnisch (ex-numéro 2 du Front national). 

Assis au premier rang, Louis Aliot prend des notes. Deux rangs derrière lui, Marine Le Pen est concentrée sur les arguments développés par la défense. 

Et notamment le parallèle avec le procès du MoDem, jugé dans une affaire similaire qui avait vu la relaxe en février 2024 de François Bayrou, président du parti, et des condamnations à des peines de prison avec sursis et une inéligibilité avec sursis.

"Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures", s'est insurgé Me Nicolay Fakiroff. "Quand on a le privilège de requérir au nom de la société, on respecte l'égalité de traitement devant la loi!", s'est-il insurgé, se gardant de préciser que les deux affaires n'étaient pas comparables. "Qu'est-ce qu'on a de plus? Rien, c'est parce que c'est nous...".

L'enquête, résumée par le tribunal au cours des débats, n'a montré "aucune trace" d'un quelconque travail de Laurent Salles pour Louis Aliot, avec un "unique SMS" échangé en huit mois entre les deux hommes. 

L'accusation estime que le RN a mis en place entre 2004 et 2016 "un système" pour rémunérer des assistants parlementaires "fictifs" avec l'argent du Parlement européen alors qu'ils travaillaient en réalité pour le parti. 

Après presque trois heures de plaidoirie, Me Nicolay Fakiroff a demandé au tribunal la relaxe de ses clients. 

La décision sera rendue dans plusieurs mois.