Maximiliano Muñoz participe depuis 17 ans à cette procession religieuse dans la ville de Portobelo, 5.000 habitants, située à 98 km au nord de la capitale du Panama, qui fut l'un des principaux ports des Amériques aux XVIe et XVIIe siècles.

"Je veux sentir ce que Dieu a payé pour nous sur la croix. Tant que Dieu me maintient en vie, je continuerai à le faire", explique à l'AFP ce fidèle de 42 ans, dont le dos lacéré est recouvert d'un tatouage du Christ noir.

Pendant qu'il rampe dans les rues de Portobelo jusqu'à l'église de San Felipe, son épouse lui verse de la cire de bougie sur le dos, à même la peau.

Certains des pèlerins arrivent à pied dans cette ville depuis des régions reculées du pays avant, pour les plus fanatiques, de parcourir les derniers mètres en rampant ou à genoux.

A l'intérieur de l'église, se dresse le Christ vêtu d'une robe violette, devant lequel se prosternent les fidèles.

Selon la légende, une statue du Christ noir aurait été découverte sur une plage de Portobelo le 21 octobre 1658, et serait à l'origine de cette procession religieuse.

Juleixa Pérez, âgée de 29 ans, se rend à Portobelo chaque année depuis huit ans. Femme au foyer, elle dit effectuer ce pèlerinage car deux de ses enfants ont souffert de problèmes de santé par le passé.

Sur le point d'entrer à genoux dans l'église, elle explique qu'il lui faudra jusqu'à cinq jours pour que ses blessures cicatrisent.

"Je continuerai à le faire tant que j'en aurai la force", assure-t-elle.