Le suspense reste entier sur le devenir des règles d'assurance-chômage. Hier, à 20 h 30, syndicats et patronat se sont quittés encore loin d'un accord après une journée marquée par la nouvelle mobilisation des intermittents du spectacle. Ils ont convenu de reprendre la négociation ce matin. Demeurant sur une position ferme sur la nécessité de réduire le déficit du régime, le patronat a maintenu dans le nouveau texte dévoilé hier plusieurs points polémiques, comme le déplafonnement du délai de carence pour les personnes quittant leur emploi avec des « chèques de départ ». En fin de séance, il a toutefois précisé qu'il abandonnait cette piste mais réclamera aujourd'hui le relèvement du plafond actuel (75 jours). Le texte patronal introduit aussi une autre mesure ciblant également les cadres : diviser par deux, à partir du 13e mois d'indemnisation, le plafond des allocations (de 7.200 à 3.600 euros brut). L'objectif est de pousser la CGC à accepter d'avaler au moins une de ses deux couleuvres. Au sujet des intermittents, le patronat demande une augmentation de 2 points de leurs cotisations, le plafonnement (à 3.129 euros brut) du cumul entre revenus d'activité et allocations, ainsi qu'un rendez-vous avant la fin de l'année avec l'Etat pour tout remettre à plat.Ces différents curseurs sont toutefois encore susceptibles d'évoluer, jeu classique de la négociation. Le vrai noeud gordien du texte se situe dans l'article 1 du projet patronal, relatif aux droits rechargeables. Alors que la CFDT a rappelé en début de séance que sa « priorité » est d'obtenir un dispositif « ambitieux », le texte patronal reprend les grandes lignes du dispositif proposé par... FO, plus simple que celui défendu par la CFDT, mais aussi moins avantageux et donc moins coûteux (320 millions par an, contre plus de 600 millions avec la version CFDT). D'autres évolutions du texte, comme la refonte du dispositif de cumul entre allocations et activités réduites, sonnent comme des gestes directement inspirés des propositions de FO. Pour certains, le Medef tente ainsi de ramener FO dans le jeu pour pousser la CFDT à suivre.Mais le pari est très incertain tant d'autres pistes du texte sont « inacceptables » pour FO, comme le décalage des bornes d'âge seniors. Suite du poker menteur ce matin.

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