Un mois après la définition de ses prérogatives, Arnaud Montebourg a pu tester hier les limites de son terrain de jeu lors de ses rencontres avec les patrons de banques et de l'hôtellerie-restauration. En théorie, la question du salaire des premiers n'est pas du ressort du ministre de l'Economie. C'est en effet moins le salaire fixe des banquiers, qui n'a pas beaucoup bougé comme le recommande le code Afep-Medef, que l'évolution de leur part variable en 2013, qui a froissé Arnaud Montebourg. Et suscité le rendez-vous d'hier avec Jean-Laurent Bonnafé, François Pérol et Rémy Weber, les dirigeants respectifs de BNP Paribas, BPCE et La Banque Postale. Or, « cette question touche à la gestion des risques. Ce sujet est donc à traiter dans une logique de stabilité financière par le ministre des Finances », souligne-t-on dans l'entourage de Michel Sapin. Arnaud Montebourg a toutefois rappelé « que dans le contexte actuel, la rémunération des banquiers est une question de lisibilité et de compréhension alors que tous les Français doivent faire des efforts ». Selon lui, la part variable doit être corrélée à leur manière de financer l'économie. Il s'estime donc légitime pour en parler.
Un « plan Tourisme »
Le ministre a aussi la ferme intention d'intervenir dans la filière touristique dont le pilotage est partagé entre son ministère et celui des Affaires étrangères. En recevant hier, juste avant les banquiers, les organisations patronales de l'hôtellerie-restauration, il a amorcé l'élaboration d'une feuille de route, à laquelle est associée la secrétaire d'Etat chargée entre autres du Commerce, Valérie Fourneyron. Le ministre de l'Economie a annoncé aux professionnels un « plan Tourisme » afin d'améliorer l'offre et la compétitivité des entreprises. Ses modalités seront précisées d'ici à la conclusion des Assises du Tourisme, prévue pour le 19 juin.Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, y aura aussi sa part puisqu'il a la main sur le développement international au titre du tourisme et sa promotion. Celle-ci a été confiée à la secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, Fleur Pellerin. Avec deux ministres et deux secrétaires d'Etat, le secteur n'a jamais été autant choyé. A telle enseigne que le Premier ministre a dû clarifier les missions des deux ministères début mai. Nécessité d'autant plus grande s'agissant de deux ministres jaloux de leurs prérogatives et voulant ratisser large.