Après un premier trimestre qui avait surpris par son dynamisme, le marché du travail a marqué le pas au printemps. Entre fin mars et fin juin, l'emploi salarié du secteur privé est resté quasi stable, avec 7.900 postes en moins, selon une estimation provisoire de l'Insee publiée mardi matin, alors qu'il avait augmenté de 61.000 sur les trois premiers mois de l'année (+ 0,3 %).A un peu plus de 21,15 millions, les effectifs salariés dans le secteur privé excèdent toujours leur niveau d'il y a un an de 0,4 % (soit +78.000 postes) et celui d'avant la crise sanitaire (fin 2019) de 6,1 % (+ 1,2 million d'emplois), a précisé l'Institut statistique national.

Pour mémoire, au premier trimestre, l'économie française s'était enrichie de 75.000 emplois au total, dans le privé et le public, salariés ou non. La progression dans le privé tenant principalement de CDD et de deux secteurs d'activité, hôtellerie-restauration et services aux entreprises, nombre d'observateurs y avaient vu un effet préparation aux JO, les jeunes en étant les principaux bénéficiaires. Les entreprises ont-elles ensuite levé le pied sur les embauches, malgré une croissance du PIB qui s'est avérée plus forte que prévu, selon une première estimation de l'Insee ? La publication, le 30 août prochain, des chiffres définitifs du deuxième trimestre permettra d'y voir plus clair, d'autant qu'ils infirment souvent les chiffres provisoires, dans un sens comme dans l'autre.

En attendant, l'estimation flash publiée mardi montre que l'emploi a continué sa glissade dans la construction, avec 6.300 postes en moins au deuxième trimestre, qui s'ajoutent aux 9.000 perdus sur le premier. Habituelle locomotive du marché du travail, le tertiaire marchand hors intérim est quasi stable, ne gagnant que 6.300 emplois après + 50.700. L'intérim s'affiche en net recul ( -20.000). L'agriculture a connu le même sort, quoique de manière plus mesurée (- 2.100).

Le tertiaire non marchand tire son épingle du jeu

Dans ce tableau, le tertiaire non marchand tire son épingle du jeu avec une hausse de 0,3 % de ses effectifs (soit + 8.300 emplois). L'industrie également. Ses effectifs ont progressé de 6.400 postes, peu ou prou comme sur le premier trimestre. Les usines françaises en comptent 96.000 de plus depuis l'avant-crise sanitaire fin 2019, signe peut-être d'une réindustrialisation, lente mais assurée, après des décennies de recul.Dans sa dernière note de conjoncture - publiée le 9 juillet, mais réalisée avant la dissolution de l'Assemblée - l'Insee tablait sur une progression de l'emploi total modérée de 0,1 % sur chacun des trois derniers trimestres de l'année. Soit 185.000 postes de plus, fin 2024, sur un an.