Cette « surfiscalisation du travail qualifié » pèse « lourdement » sur la compétitivité et la capacité d'innovation, alerte-t-elle au moment où le projet de loi de finances de la Sécurité sociale 2025 se joue et, avec lui, la baisse des allègements de cotisations de salaires dont bénéficient les employeurs.
« Très mauvais signal »
L'avenir de cette baisse des allègements est l'un des très nombreux sujets clivants, politiquement et économiquement, pour lesquels François Bayrou et ses ministres concernés doivent arracher un compromis. Dans la version laissée en plan par la censure du gouvernement Barnier, elle ne concerne que les salaires au-delà de 2,25 SMIC. Avec, à la clé, un gain de 1,6 milliard d'euros pour la Sécurité sociale, bien loin des 4 milliards d'euros (en net) attendus dans le projet initial de l'ex-gouvernement Barnier.
Pour Syntec, qui était monté au créneau en novembresur le sujet, cette baisse ne ferait qu'aggraver le mal. Par rapport à la situation moyenne de l'Allemagne, de l'Espagne, de l'Italie et des Pays-Bas, les prélèvements sur le travail représentent 6 points de salaire brut de plus en France en moyenne entre 1,4 et 2,5 SMIC, 11 points entre 2,5 et 3,5 SMIC, 15 points à 4 SMIC et davantage au-delà, a calculé Rexecode.
Pousser les feux comme prévu en l'état dans le PLFSS alourdira le coût du travail de 400 millions pour la branche, a calculé l'institut économique. « Cela viendrait aggraver de plusieurs centaines de millions d'euros les 8 milliards de surcoûts dont souffrent déjà nos entreprises, et près de la moitié de nos salariés seraient concernés, ce qui est considérable. C'est surtout un très mauvais signal », commente le président de la fédération professionnelle, Laurent Giovachini, qui craint un début d'exode des talents.