Ce signalement vise des faits dénoncés par une salariée du Festival d'Automne, où officiait M. Gendronneau avant février 2023 et son arrivée à Avignon, avait indiqué fin avril à l'AFP le directeur de l'événement parisien, Emmanuel Demarcy-Motta.

Le ministère public a simplement confirmé avoir "reçu" cet "article 40" - signalement d'un délit potentiel - du ministère "et que l'enquête a été confiée à la Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes (BRDP)".

"Près de deux ans après son départ, soit à l'automne 2024, m'ont été signalés par une salariée qui disait en avoir été victime des faits de harcèlement sexuel de la part de Pierre Gendronneau", avait expliqué à l'AFP M. Demarcy-Motta.

Le Festival d'Automne a mandaté le cabinet Egaé, dirigé par Caroline De Haas, pour une enquête interne.

"Un signalement a été fait au ministère. J'ai demandé à pouvoir en parler avec tous les membres de l'équipe du Festival, et nous avons mis en place une procédure pour parvenir à un diagnostic. Mais Pierre Gendronneau n'étant plus salarié, il n'y a pas de contradictoire, et pas de sanction possible au sein du Festival d'Automne", avait ajouté le mois dernier, M. Demarcy-Motta.

C'est la découverte de ce signalement du ministère qui avait amené le directeur du festival d'Avignon, Tiago Rodrigues, à mandater Egaé pour mener également une enquête interne, réalisée "en novembre et décembre", avait précisé ce dernier.

"Plusieurs avocats indépendants", sollicités par le festival, avaient conclu que "l'enquête ne révélait pas de faits avérés de harcèlement ou de violence de la part de Pierre Gendronneau pendant sa période de travail au festival" d'Avignon, avait poursuivi Tiago Rodrigues.

Mais l'existence d'accusations "antérieures à son arrivée au festival d'Avignon et d'autres enquêtes déclenchées a créé un climat de suspicion à son égard. Cela devenait impossible pour lui de mener sa mission", avait encore déclaré M. Rodrigues, annonçant le départ, "d'un commun accord", de M. Gendronneau le 13 juin prochain, "pour des raisons personnelles" et à la suite de ces "accusations" de violences sexuelles et sexistes.

Sollicitées mardi par l'AFP, les directions des deux festivals n'ont pas fait de commentaire.