Il n'y a pas eu de sursaut. La baisse de fréquentation qui affectait déjà le marché français de la restauration commerciale en 2012 s'est bel et bien prolongée l'an dernier.Le groupe d'études marketing NPD, une référence dans le secteur, fait état d'un nouveau recul du nombre de visites, en baisse de 1,3 % par rapport à 2012, à 5,1 milliards pour l'ensemble des segments, selon son enquête sur un panel de quelque 10.000 consommateurs. Outre la crise économique, cette contraction s'explique aussi par l'impact d'une météorologie « défavorable » au premier semestre 2013, souligne l'analyste en charge de la restauration pour NPD France, Maria Bertoch. Un facteur qu'avaient d'ailleurs déjà mentionné les professionnels.Cette baisse de fréquentation, qui s'inscrit dans un contexte européen morose (voir graphique), fait suite à un recul de 2,2 % un an auparavant. En conséquence, le marché français est en deçà de son niveau de 2010, avec alors 5,2 milliards de « visites », selon NPD.En outre, « tous les segments sont en baisse », souligne Maria Bertoch. Traditionnellement plus résistante et pesant lourd en volume (environ 70 % du marché), la restauration rapide accuse une diminution du nombre de visites de 1,3 %, qui prolonge la baisse - historique - de 2012 (- 2 %). « Quand il y a eu la crise de 2008-2009, la restauration rapide avait récupéré de la clientèle. C'est fini ! », résume le délégué général du Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide (SNARR), Dominique Bénézet. La mauvaise météo du printemps 2013 a pesé sur la consommation nomade. Le segment de la restauration à emporter en grandes surfaces, en vogue ces dernières années, a lui aussi piqué du nez avec un nombre de visites en recul de 2,4 %, selon NPD. La restauration à table, qui avait beaucoup souffert en 2012, a mieux résisté, avec un repli de 1,6 % !Ce recul de la fréquentation n'a été que partiellement compensé par la hausse de 1,3 %, à 7,08 euros, de la dépense moyenne. NPD calcule un total des dépenses des consommateurs quasi stable, à 36,1 milliards. « L'activité est à l'étale avec le développement », indique, de son côté, le délégué général du SNARR.

2014 a mal débuté

Pour sa part, le Syndicat national de la restauration thématique et commerciale (SNRTC), qui réunit notamment les grandes chaînes de restauration à table, annonce des baisses de 6 % du nombre de couverts et de 5 % du chiffre d'affaires.Au vu de ses statistiques, l'année 2014, déjà marquée par le passage de la TVA à 10 %, a mal débuté. Néanmoins, sur la période janvier-février, la baisse de la fréquentation de près de 2 % est cinq fois moindre qu'un an auparavant sur la même période. La tendance négative en chiffre d'affaires est elle aussi moins rude, avec - 2 % en janvier, contre - 10 % sur le même mois de 2013 et - 3 % en février, contre - 6 % un an auparavant.