Le programme de recherche d’Elon Musk, l'homme derrière SpaceX et Tesla, a bien évolué depuis son lancement le 12 août 2013. L'idée est de fabriquer des capsules, transportant des voyageurs et/ou des marchandises, propulsés dans un double tube surélevé sous vide à 1200 km/h.

Le fantasque milliardaire américain a toujours rêvé de voyager dans un train à très grande vitesse aux allures avant-gardistes. Il y travaille dans son coin et dévoile en ligne son concept sur un livre blanc de 57 pages, sans déposer aucun brevet. Les appels d'offres sont lancés, le travail collaboratif en mode open source (laisser le libre-accès aux codes sources du produit) est encouragé. Flairant le potentiel, trois entreprises se consacrent principalement à la réalisation de ce train supersonique : Hyperloop One, Hyperloop Transportation Technologies (HTT) et TransPod.

Un voyage long courrier en quelques minutes

En s'emparant du projet, les fabricants se sont lancés dans une guerre ouverte. Déterminés, ils parcourent le monde pour obtenir des agréments afin d'effectuer différents tests en conditions réelles. HTT dispose d'ailleurs de son centre de Recherche et Développement Europe à Toulouse. Techniquement, l'Hyperloop fonctionne par lévitation magnétique passive ou active, selon le choix du fabricant, et est alimenté en énergie éolienne et solaire. L'objectif de départ soulevé par Elon Musk était d'atteindre les 1200 km/h, mais Dirk Ahlborn, PDG de HTT, se dit vouloir concentrer ses efforts sur d'autres aspects techniques et financiers, même si la vitesse maximale annoncée n'est pas atteinte au final. Ce train supersonique va certainement bouleverser le marché du transport puisqu'il sera capable de faire, à titre d'exemple, Paris-Bordeaux en 30 minutes ou Paris-Le Havre en 12 minutes seulement.

Un engagement humain et financier colossal

L'investissement total financier autour de ce projet atteindra presque un demi-milliard de dollars d’ici 3 à 5 ans, mais cela se justifie par son ampleur et les difficultés techniques à résoudre. La startup Hyperloop One dirigée par Rob Lloyd a réussi à récolter 160 millions de dollars auprès de 9 investisseurs, dont la SNCF et General Electric. Chez HTT, la somme engagée serait de 32 millions de dollars. Des ingénieurs en poste chez Airbus, Boeing, Apple et à la Nasa ont été recrutés pour travailler sur le projet une dizaine d'heures par semaine. On ne compte pas moins de 450 personnes dans l'entreprise, réparties un peu partout dans le monde pour mettre au point ce train du futur. TransPod, mené par le Français Sébastien Gendron, a quant à lui obtenu 20 millions de dollars et compte obtenir 50 millions supplémentaires d'ici la fin de l'année.

Projet Hyperloop : où on est-on ?

Le dernier test connu à ce jour de l'Hyperloop affiche une vitesse de 355 km/h. Une prouesse qui sera dépassée jusqu'à 500 km/h le mois prochain selon Elon Musk sur son compte Instagram. Hyperloop One espère pouvoir transporter des marchandises dans un premier temps d'ici 2020. Hyperloop Transportation Technologies a conclu un accord avec le gouvernement indien pour construire un Hyperloop entre Vijaywada et Amaravati. Chez les trois concurrents, on peut dire que les tests avancent et que ce énième transport du futur suscite bien des curiosités. Cependant, il est encore impossible d'envisager les premières circulations commerciales avant 2020 voire 2021. D'autres projets tout aussi innovants seront plus concrets d'ici là. De plus, la réglementation autour de la sécurité de l’Hyperloop reste encore à définir.

T-Flight, un nouveau projet qui va concurrencer Hyperloop

En attendant, China Aerospace Science and Industrial Corporation (CASIC), l'équivalent de la NASA en Chine, commence à développer T-flight, un transport supersonique pouvant atteindre presque 4000 km/h. Les moyens déployés par le groupe pour y parvenir sont impressionnants : 1,5 milliard de dollars et 150 000 travailleurs, et celui-ci a déposé 200 brevets autour de ses technologies. Affaire à suivre donc !