Vous le savez mieux que quiconque : le « dernier kilomètre », l'étape finale du processus de livraison de marchandises vers le lieu de destination indiqué par le client, est tout sauf une formalité. Non seulement elle représente entre 30 % et 40 % des coûts économiques du transport , mais elle également à l’origine d’importantes émissions polluantes. Un problème de santé publique (selon une récente étude, la pollution atmosphérique provoquerait près de 100.000 morts prématurées en France) dont se sont emparées les autorités publiques.
Les véhicules les plus polluants bannis des villes
La loi Climat du 24 août 2021 prévoit l’interdiction progressive des véhicules les plus polluants dans les agglomérations. Certaines d’entre elles n’ont d’ailleurs pas attendu pour agir : depuis le 1er juin 2021, Paris a banni de ses rues tous les véhicules classés Crit’Air 4. D'ici 2024, cette interdiction sera élargie à tous les diesel, même neufs.
A Lyon, les utilitaires classés Crit'Air 3, 4 et 5 n’ont plus le droit de circuler depuis le 1er janvier 2021 tandis qu’à Strasbourg, les véhicules thermiques sont interdits au-delà de 10h30 depuis 2019.
Plus généralement, d’ici le 31 décembre 2024, la loi Climat étendra l’obligation de mise en place de nouvelles zones à faibles émissions mobilité – des zones où seuls les véhicules les moins polluants ont le droit de circuler – à l’ensemble des agglomérations de plus 150 000 habitants. Ce qui signifie que les véhicules les plus polluants seront progressivement bannis de l’ensemble des villes françaises.
Les alternatives aux véhicules thermiques
Pour anticiper les restrictions de circulation à venir, vous pouvez d’ores et déjà privilégier les transporteurs disposant de flottes vertes. Autrement dit, des entreprises utilisant des utilitaires électriques et/ou fonctionnant au GPL.
Autre possibilité, faire appel à des sociétés pourvues de vélos-cargos électriques. Une étude britannique a démontré qu'en ville, les livreurs équipés de ces cycles spécialement aménagés pour permettre le transport de marchandises étaient 60 % plus rapides que ceux effectuant leurs livraisons à bord d’utilitaires fonctionnant au diesel. Les auteurs de l’enquête ont également constaté qu’ils émettaient 90 % de CO2 en moins.
Mieux penser vos emballages et optimiser vos tournées de livraison
Avant même de vous intéresser au transport de vos colis, la réduction du vide dans vos emballages est une priorité. En le réduisant au maximum, la place prise dans les utilitaires de vos transporteurs sera amoindrie. Ce qui aura pour conséquences de réduire le coût global de vos expéditions ainsi que votre empreinte carbone.
Par ailleurs, afin de limiter les déplacements de vos transporteurs – et par là même leur impact sur l’environnement –, laissez la main à vos clients sur la livraison en leur proposant par exemple de choisir un dépôt en point-relais ou un horaire spécifique de livraison.
Autre possibilité, regrouper vos commandes avec celles d’autres entreprises. Un excellent moyen de réduire le nombre d’occurrences de livraison. Pour ce faire, sachez qu’il existe de nombreuses sociétés de livraisons collaboratives jouant le rôle d'intermédiaire entre l'expéditeur et le transporteur, tout en gérant l'association des acteurs, le paiement et les garanties liées à l'expédition.
Repenser vos délais de livraison
Les spécialistes du secteur sont unanimes : « La livraison la plus écologique est la livraison la plus lente ». Pensez donc à responsabiliser vos clients en leur expliquant que plus ils souhaiteront être livrés vite, moins vous pourrez optimiser vos flux. Ce qui aura pour conséquence d’augmenter votre impact sur l’environnement. Et donc, d’une certaine manière, le leur.