Pendant le confinement lié au covid-19, les connexions internet ont été mises à rude épreuve en raison des surplus de consommation. Les réseaux ont pourtant tenu le choc, en partie grâce à la résilience de la fibre optique. L’objectif de la reprise des chantiers : ne pas prendre trop de retard sur le plan France Très Haut débit, qui vise à équiper toute la France en internet haut débit d’ici 2022.

Quel impact du coronavirus sur la fibre optique ?

Pourtant, avec l'épidémie de Covid-19, les travaux visant à installer de nouvelles lignes ont fortement ralenti et ce chantier, le plus grand de France, s’est en partie figé. L’organisation des chantiers a été revue pour respecter les mesures sanitaires, mais les obstacles se sont multipliés.

Difficile d’obtenir des permis délivrés par des mairies en sous-effectif ou de se fournir en équipements auprès de magasins du BTP fermés. L’installation de la fibre optique, qui nécessite un raccordement au réseau électrique a aussi souffert de la baisse de régime du côté d’Enedis, qui s’est concentré sur les problèmes les plus urgents.

Résultat : selon l’Arpec, qui régule le secteur, les installations de la fibre optique ont été divisées par deux au cours des deux dernières semaines de mars. Elles ont ensuite fonctionné entre 30% et 50 % de leur capacité.

Des retards sur le plan France Très Haut Débit

Au premier semestre 2020, 1,2 million de locaux ont été raccordés à la fibre optique. Cela représente le déploiement de près de 19 000 prises par jour. Un bon chiffre, dans la lignée de ceux de l’année 2019, qui était déjà une année record. Au 2e trimestre cependant, ces chiffres devraient en partie souffrir de l’épidémie du coronavirus. Au total, ce sont 4,3 millions de prises qui devraient être installées d’ici la fin de l’année en fibre optique, et non pas 5,3 millions comme cela était initialement prévu. En 2019, pour information, ce sont 4,8 millions de raccordements à la fibre optique qui avaient été effectués.

Qu’est-ce que le plan France Très Haut Débit 2022 ?

Le plan France Très Haut débit entend faire face à la croissance des nouveaux usages, privés ou professionnelles particulièrement gourmands en bande passante et réduire la fracture numérique en milieu rural. Les pouvoirs publics français prévoient donc l’équipement de 100 % des zones géographiques de l’hexagone en fibre optique d’ici 2022.  À la fin de l’année 2019, 45 % du territoire était déjà raccordé à l’internet très haut débit, qui permet un débit de données jusqu’à 100 fois supérieur à celui de l’ADSL.

Et pour le futur ?

Avec la levée progressive des règles sanitaires, les chantiers devraient remonter petit à petit en puissance et rattraper une partie du retard. Plus besoin par exemple de doubler le nombre de camionnettes nécessaires pour respecter la règle de 4m² par personne. Pour autant, les règles restent strictes : gants et masques de protection sont obligatoires sur les chantiers et le gel hydroalcoolique est de mise.

La réouverture des fournisseurs de BTP permet aussi aux gros œuvres de pouvoir se réapprovisionner en béton et de louer des machines lourdes. Alors que les chantiers fonctionnent actuellement à environ 80 % de leurs capacités, ils devraient remonter à hauteur de 90 % d’ici septembre d’après les acteurs du secteur.

Enfin, véritable point positif, l’amont de la chaîne c’est-à-dire les bureaux d’études ont continué à travailler à distance pendant le confinement lié au coronavirus. Les plans et les études préparatoires sont ainsi prêts, pour relancer le travail de l’installation de la fibre optique sur le terrain sans attendre.

Bon à savoir : Vous pouvez toujours continuer à suivre le déploiement de la fibre optique sur la carte de couverture du réseau, pour anticiper l’arrivée du haut débit dans votre rue.