Le statut de l'autoentrepreneur a été créé pour faciliter le démarrage d'une activité professionnelle indépendante. Pensé pour être flexible avant tout, ce statut offre certains avantages : il propose un système de déclaration simplifié, et un versement des cotisations et contributions sociales proportionnel au chiffre d'affaires. Ainsi, les charges sont limitées à leur niveau minimal, et les démarches administratives sont simplifiées pour ne pas entraver l'autoentrepreneur dans son quotidien. Tout est fait pour que l'autoentrepreneur puisse se concentrer sur le développement de son projet professionnel. Le statut d'autoentrepreneur ayant été pensé pour être provisoire, il convient de se poser la question du passage à la société au moment opportun.

1er cas : le dépassement de seuil

Tout autoentrepreneur est soumis à un seuil de chiffre d'affaires à ne pas dépasser s'il souhaite conserver son statut. Ce seuil est de 82 200€ pour les activités commerciales d'achat et de vente, de restauration et de fourniture d'hébergement. Il est de 32 900€ pour les prestations de service et les professions libérales (BNC ou BIC). Cela signifie que lorsque ce seuil est dépassé, l'autoentrepreneur doit se constituer en société (lorsque cela ne s'effectue pas automatiquement). Pour anticiper cette transition, il est important de surveiller le chiffre d'affaires (atteint mais aussi prévisionnel).

2e cas : en choisissant un associé

L'autoentrepreneur est seul à la tête de son activité. Ainsi, il n'est légalement pas autorisé à s'associer. Tout autoentrepreneur qui envisage de s'associer avec un partenaire doit impérativement se constituer en société : SARL (Société Anonyme à Responsabilité Limitée), SA (Société Anonyme), SAS (Société par Actions Simplifiée), ou SNC (Société en Nom Collectif).

3e cas : lorsque les charges deviennent trop importantes

Il convient de quitter le régime de l'autoentreprise lorsque les achats augmentent plus vite que le chiffre d'affaires. C'est d'autant plus fréquent pour les autoentrepreneurs qui proposent des produits ou services nécessitant des achats incompressibles. Lorsque le volume augmente, les commandes aux fournisseurs augmentent aussi. Le régime de l'autoentreprise ne permet pas de déduire ces frais du revenu imposable. Ainsi, il est plus difficile d'être rentable lorsque vous payez des impôts sur vos achats. Le moment est donc venu de créer une société.

4e et dernier cas : pour protéger son patrimoine personnel

Le statut d'autoentrepreneur ne distingue pas le patrimoine personnel du patrimoine professionnel. Cela génère une certaine fragilité en cas d'échec commercial, pouvant entraîner la saisie des biens personnels. Constituer une entreprise permet d'effectuer cette distinction entre domaine privé et professionnel.