Imaginée en 1974 par l'inventeur Roland Moreno, la carte à puce, surtout utilisée dans la banque et les télécoms, continue de se réinventer, avec l'intégration de capteurs biométriques et de logiciels. Tour d'horizon des innovations.
La carte bancaire à empreinte digitale
Les jours du code à quatre chiffres sont peut-être comptés. Déjà rendue optionnelle pour les petits paiements avec le sans contact, cette suite numérique pourrait bien être de l'histoire ancienne pour les achats, quel que soit le montant, si la carte à empreinte digitale s'impose. Après avoir enregistré une première fois la trace unique de son pouce, l'utilisateur n'a plus qu'à présenter son premier doigt sur le capteur biométrique de cette carte pour valider son paiement, même au-delà de 50 euros. Commercialisée depuis trois ans, elle a déjà convaincu plusieurs réseaux bancaires (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole) pour leurs clientèles haut de gamme.La carte bancaire vocale
L'imagination des arnaqueurs étant sans limite, il n'en faut pas moins pour contrecarrer leurs plans. L'alerte a été donnée par une banque : avec le développement du paiement sans contact, des commerçants sans scrupule n'hésitent pas à flouer les clients malvoyants en rajoutant, par exemple, un zéro au montant à payer. C'est ainsi que Thales a imaginé la carte bancaire qui parle. Connectée au téléphone de l'utilisateur et à ses oreillettes de type AirPods, elle lui murmure à l'oreille le montant enregistré sur le terminal de paiement. Rassuré, le client peut ensuite y apposer sa carte en connaissance de cause.L'euro numérique
Malgré le scepticisme des banques françaises, le projet d'euro numérique avance et promet à terme la possibilité de payer en cash avec une monnaie totalement dématérialisée. Mais que se passera-t-il si l'appareil qui permet d'accéder à cet argent tombe en panne de batterie au moment de passer à la caisse ? « Un euronumérique devra pouvoir fonctionner avec ou sans réseau. Une solution de sécurité déportée à l'intérieur d'une puce dans une carte sera cruciale », note Amaanie Hakim, la vice-présidente chargée de l'innovation Idemia.L'eSIM pour voyager à l'étranger
Les supporters non-européens venus encourager leurs champions aux JO ont pu en profiter. Il n'est plus nécessaire d'acheter une carte SIM à la descente de l'avion avant de se connecter au réseau mobile local lors d'un séjour à l'étranger. Les opérateurs télécoms sont déjà nombreux à proposer une offre entièrement numérique pour leurs clients de passage via les dispositifs de carte SIM virtuels (eSIM). La technologie existe depuis longtemps, mais elle est désormais directement intégrée dans les smartphones récents. Lorsque l'opérateur le permet, il est même possible de modeler un forfait personnalisé, avec plus ou moins de données.La clé de voiture numérique
C'est l'histoire d'un champion de course en montagne parti plusieurs semaines dans les Alpes. Entouré par la neige en plein été, il reçoit un coup de téléphone du gardien d'un parking dans lequel sa voiture dort. Des travaux de voirie vont commencer et le véhicule doit être déplacé. Incapable de revenir à temps, ce sportif de l'extrême décide de passer par la puce sécurisée embarquée dans son auto. A distance, il a pu s'authentifier depuis son smartphone pour ouvrir le véhicule et le démarrer pour laisser le gardien le garer loin de la zone en réfection. Thales assure avoir équipé plus de 100 millions de véhicules connectés à ce type de clé numérique, raflant ainsi plus de 50 % du marché. Idemia en revendique 45 millions.