Le temps où les investisseurs internationaux n’avaient d’yeux que pour la France semble révolu. Le dernier baromètre de l’attractivité de la France fait ainsi apparaître une forte dégradation depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. 50 % des dirigeants interrogés le confirment et 49 % des investisseurs étrangers annoncent, même, avoir réduit leurs projets d’investissements en France, sans pour autant les annuler.

Un climat politique incertain

Interrogés sur les raisons qui ont poussé à réduire leurs projets d’investissements, 59 % expliquent craindre l’incertitude réglementaire et législative qu’a fait naître la dissolution, le ralentissement de l’agenda des réformes (47 %), mais aussi la remise en cause des décisions publiques notamment dans des secteurs clés (40 %). La situation budgétaire (31 %) de la France, la hausse de la fiscalité (26 %) et le coût du travail (21 %) sont également cités, mais de manière plus marginale.Plus largement, les investisseurs s’inquiètent de la difficulté que rencontre la France à financer de manière durable son modèle d’éducation publique et d’apprentissage (37 %), qui constitue, encore aujourd’hui, un de ses principaux attraits. Ils souhaitent également que « la capacité d’innovation et de recherche (29 %), qui s’est construite en partie grâce au Crédit Impôt Recherche (CIR) et dont l’avenir est régulièrement interrogé », soit préservée, précisent les auteurs de l’étude.

Et pour la suite ?

Quant aux projets non réalisés en 2024, 84 % des investisseurs internationaux affirment qu’ils seront reportés, au plus tôt, en 2025. Au-delà, les dirigeants misent toujours sur la France pour créer des espaces de vente (63 %), des centres de R&D (61 %), mais sont plus réservés pour installer des usines (49 %), des centres de logistique (47 %) et des sièges sociaux (15 %).Les grands gagnants de cette désaffection pourraient être les Anglais dont la côte augmente depuis que celle de la France baisse. « L’Allemagne est, quant à elle, évaluée plus négativement que la France », précise l’étude.