Le cycle de vie d'une société est jonché d'obstacles. Parfois, à cause d'une baisse de la demande, d'une erreur de gestion de la trésorerie de votre entreprise, ou tout simplement de la conjoncture économique, vous pouvez alors vous retrouver dans une situation financière délicate mettant votre entreprise en difficulté. En tant que dirigeant d'entreprise, il vous incombe de trouver des solutions afin d'éviter la cessation de paiements, la liquidation et de mettre la clé sous la porte. Regardons les différentes solutions et aides existantes pour vous permettre de redresser votre entreprise en difficulté.

Réalisez un audit de la situation

On le sait : être bien entouré est crucial pour traverser des périodes difficiles. Dans le cas de difficultés financières d'entreprise, réaliser un audit en interne et en externe peut vous permettre d'identifier plus rapidement « ce qui cloche » dans votre gestion et mettre en place des actions concrètes pour supprimer les défauts (notamment ceux qui vous auraient échappé…) réduisant ainsi les difficultés auxquelles votre entreprise fait face. Cet audit de votre entreprise peut être réalisé par un expert-comptable, une société spécialisée ou encore un avocat.

Il est également possible de demander d'avoir recours à un mandataire ad hoc auprès d'un tribunal de commerce pour effectuer cet audit de votre entreprise en difficulté. Si votre demande est reçue, un mandataire ad hoc vous est désigné afin d'identifier et régler les points de blocage de la société.

Préparez votre plan de sauvegarde (ou de redressement)

En cas de difficultés financières avérées, votre entreprise pourrait être placée en sauvegarde ou en redressement judiciaire par le Tribunal. Ce dernier est en mesure, via des procédures, de suspendre alors vos créances le temps de sortir la tête de l'eau et de redresser votre entreprise. En parallèle, le tribunal demande à des mandataires judiciaires d'analyser la situation de votre entreprise pour identifier des points d'amélioration.

Ainsi, vous devrez prouver à la justice que vous êtes en mesure de prévoir un plan d'action pour redresser votre entreprise face à ses difficultés. Vous êtes alors tenu de poursuivre vos activités avec un changement de stratégie d'entreprise :

  • définissez des objectifs clairs pour vous et vos équipes : réduction des coûts de 15 %, augmentation des ventes de 10 %, etc. ;
  • déterminez le plan d'action (nous donnons quelques pistes dans les paragraphes suivants) sur une période entre 1 et 10 ans maximum.

Cherchez des financements supplémentaires

Pour améliorer la santé financière de votre entreprise en difficulté, qu'elle soit en redressement ou non, vous devez alimenter la trésorerie qui est considérée comme le nerf de la guerre par les entrepreneurs dans la gestion de leur entreprise.

Pour éviter la cessation de paiements, il faut augmenter vos liquidités disponibles. Afin d'aider votre entreprise en difficulté, il vous est alors possible en tant que dirigeant de :

  • contracter un prêt bancaire pour avoir un nouveau financement (si votre banque refuse le crédit bancaire, vous pouvez demander une médiation du crédit auprès d'un conseiller du Service public spécialisé dans les entreprises en difficulté) ;
  • contracter un prêt inter-entreprise ;
  • négocier les délais de paiement avec les entreprises de vos fournisseurs (crédit fournisseur) ;
  • lancer une campagne de crowdfunding ;
  • intégrer de nouveaux associés ou avoir recours aux comptes courants d'associés ;
  • ouvrir le capital à de nouveaux investisseurs (business angels) à l'entreprise.

Sollicitez un étalement des cotisations sociales ou des dettes fiscales

La situation de votre entreprise vous empêche de régler vos factures auprès de vos créanciers, mais aussi vos cotisations sociales et même de payer une partie de vos impôts ? Vous êtes alors en mesure de demander une procédure d'étalement du paiement :

  • des contributions sociales auprès de l'Urssaf ;
  • et des impôts dus par votre entreprise en difficulté auprès de la Direction départementale des finances publiques.

De même, la Commission des Chefs des Services Financiers (CCSF) peut être saisie si votre entreprise se trouve dans une impasse et si vous accumulez les dettes envers les organismes concernés.

Améliorez vos marges pour relancer la rentabilité

Une marge bénéficiaire saine est essentielle pour assurer la rentabilité et la pérennité d'une entreprise. C'est la raison pour laquelle vous devez agir sur les coûts de production, le prix de vente pour rebooster le chiffre d'affaires et relancer la croissance de votre activité si votre entreprise est en difficulté.

Afin d'améliorer les marges de votre entreprise, d'augmenter votre chiffre d'affaires et votre rentabilité, vous pouvez :

  • baisser le coût de production ;
  • négocier les tarifs avec vos fournisseurs qui peuvent être aussi vos créanciers ;
  • augmenter le prix de vente hors taxe du bien ou service auprès de vos clients ;
  • optimiser différemment vos stocks.

Gérez votre personnel

Si votre entreprise est en difficulté et risque une procédure judiciaire, cela peut représenter une mauvaise période qui peut affecter les contrats de vos salariés. Afin d'éviter au maximum le licenciement économique le temps du redressement de votre entreprise, il est possible d'avoir recours à l'activité partielle du salarié (chômage partiel ou chômage technique). Ainsi, vous indemnisez vos salariés qui subissent une perte de salaire en raison de la réduction de leur temps de travail pour votre entreprise. En contrepartie, vous percevez une allocation d'activité partielle cofinancée par l'État et l'Unédic.

Bien sûr, la situation du chômage partiel doit être temporaire. Aussi, vous avez besoin de vos salariés pour booster la croissance de votre entreprise et assurer son redressement ! Attention donc à votre stratégie en matière de gestion des salariés lorsque votre entreprise est en difficulté.