Le nouveau contrôle sur place des crédits de TVA

Marion Beurel
, Les Echos Publishing - 01/09/2017

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Lorsqu'une entreprise dispose d'un crédit de TVA, elle peut en solliciter le remboursement auprès de l'administration fiscale. Mais attention, une nouvelle procédure spécifique de contrôle sur place a été instaurée pour les demandes déposées depuis le 1er janvier 2017.

Lorsqu'une entreprise dispose d'un crédit de TVA, elle peut en solliciter le remboursement auprès de l'administration fiscale. Mais attention, une nouvelle procédure spécifique de contrôle sur place a été instaurée pour les demandes déposées depuis le 1er janvier 2017.

Le nouveau contrôle sur place des crédits de TVA
  Un crédit de TVA
Si la TVA déductible est supérieure à la TVA collectée, l'entreprise dispose d'un crédit de TVA.
Si une entreprise a supporté plus de TVA sur ses achats qu'elle n'en a collecté sur ses ventes, elle bénéficie d'un crédit de TVA. Ce crédit peut soit s'imputer sur ses prochaines déclarations de TVA, soit donner lieu à un remboursement. Ce remboursement est, en principe, annuel. Ainsi, les entreprises peuvent obtenir le remboursement intégral de leur crédit de TVA constaté en fin d'année, à condition que son montant soit au moins égal à 150 €. La demande doit être déposée au cours du mois de janvier de l'année suivante avec la déclaration CA3 de décembre ou du dernier trimestre.Les entreprises qui déposent des déclarations de TVA mensuelles ou trimestrielles peuvent néanmoins obtenir le remboursement de leurs crédits de TVA selon la même périodicité. Mais attention, que le remboursement soit mensuel ou trimestriel, la demande doit porter sur un montant minimal de 760 € et être déposée le mois ou le trimestre suivant avec la déclaration CA3 du mois ou du trimestre considéré.Dans tous les cas, le remboursement nécessite la présentation d'une demande. Demande qui s'effectue, en principe, à l'aide du formulaire n° 3519, transmis obligatoirement par voie électronique en même temps que la déclaration de TVA faisant apparaître le crédit. La demande peut toutefois intervenir postérieurement mais au plus tard le 31 décembre de la 2e année qui suit la constatation du crédit.À noter que le rejet, total ou partiel, de la demande de remboursement de crédit de TVA par l'administration fiscale, qui doit être motivé, peut être contestée par l'entreprise devant le tribunal administratif dans un délai de 2 mois. Et si elle obtient gain de cause, elle aura alors droit à des intérêts moratoires, qui courent à compter de la date de la demande de remboursement.
  Une nouvelle procédure de contrôle
Les demandes de remboursement de crédits de TVA peuvent faire l'objet d'un contrôle spécifique dans les locaux de l'entreprise.
Comme pour tout impôt, l'administration fiscale peut contrôler les demandes de remboursement de crédits de TVA. Auparavant, lorsqu'elle estimait ne pas pouvoir examiner une demande de remboursement à partir d'un simple contrôle sur pièces, elle devait engager une vérification de comptabilité. Une procédure lourde qui n'était pas forcément adaptée. Mais, depuis le 1er janvier 2017, une procédure spécifique de contrôle sur place a été créée.Cette procédure débute par l'envoi à l'entreprise d'un avis d'instruction sur place. Seuls les agents de l'administration ayant au moins le grade de contrôleur peuvent intervenir, dans les locaux de l'entreprise, de 8 h à 20 h, et durant les heures d'activité professionnelle. Dans ce cadre, les agents peuvent : - recueillir des renseignements et justifications ;- procéder à des constats matériels et à la consultation des livres ou documents comptables et de toutes pièces justificatives relatifs à la demande de remboursement ;- prendre copie des documents dont ils ont connaissance dans le cadre de leur intervention.L'administration est tenue de répondre dans un délai de 60 jours à compter de sa première intervention et de 4 mois à partir de la notification de l'avis d'instruction sur place. À défaut, elle est réputée avoir accepté la demande de remboursement. Si elle respecte ces délais, elle peut accepter ou rejeter, totalement ou partiellement, la demande. Le rejet devant être motivé.