Bond des défauts chez les PME et les ETI
Sur le fond, ce retour des défaillances ne surprend guère : elles avaient chuté grâce à l'intervention publique pendant la pandémie, mais désormais l'Urssaf bat le rappel pour les remboursements et les prêts garantis par l'Etat doivent être remboursés. Par ailleurs, dans un pays qui crée désormais plus d'un million d'entreprises par an, beaucoup de jeunes sociétés trépassent.
Mais un indicateur inquiète : la sinistralité a bondi de 60 % en un an, et de 30 % par rapport à 2019 chez les entreprises de plus grande taille - PME, entreprises de taille intermédiaires (ETI), voire grandes entreprises - où plus de 4.450 défauts ont été observés.Les marques de prêt-à-porter Kookaï et Gap France, les Aciéries de Ploërmel Industrie, le confiturier Lucien Georgelin, la plateforme de livraison de repas et de courses Frichti, l'enseigne de décoration Habitat… les grands dossiers se sont multipliés l'an dernier devant les tribunaux de commerce. Avec, à la clé, des milliers d'emplois menacés ou supprimés.
Selon Denis Ferrand, le directeur général de Rexecode, une nouvelle étape est peut-être en passe d'être franchie. « Après une période de rattrapage post-Covid, on est peut-être en train d'entrer dans une nouvelle phase où les défaillances sont le révélateur d'une situation plus fragile des entreprises », observe l'économiste.Entre inflation encore forte et taux d'intérêt élevés, la demande faiblit et la croissance économique patine - le PIB s'est replié au troisième trimestre 2023 et devrait stagner au quatrième, selon l'Insee. Dans ce contexte, les situations de trésorerie sont plus tendues. Les difficultés se concentrent dans certains secteurs : le commerce - réparation automobile incluse - où près de 12.000 défaillances sont constatées, le bâtiment (11.600), l'hôtellerie-restauration ou encore le conseil aux entreprises.