Il est capable de rédiger en un temps record et en plusieurs langues toutes sortes de textes : poèmes, dissertations, argumentaires juridiques… Il peut également élaborer des codes informatiques complexes et, peut-être plus impressionnant encore, tenir une conversation parfaitement naturelle avec des interlocuteurs humains.

« Il », c’est le robot conversationnel Chat GPT, pour « chat with pre-trained langage model » (« discuter avec un modèle de langage préformé » en français). Conçu par OPEN AI, un institut de recherche à la base non lucratif créé en 2015 par Sam Altman et Elon Musk (le fondateur de SpaceX et nouveau patron de Twitter), son nom s’est répandu comme une traînée de poudre en l’espace de quelques semaines. À cela, une explication toute simple : Chat GPT propulse l’intelligence artificielle (IA) comme jamais dans nos quotidiens.

Basé sur une technologie baptisée GPT3 qui utilise des algorithmes de traitement automatique du langage faisant appel à pas moins de 175 milliards de paramètres (!), Chat GPT est donc capable d’écrire un discours de mariage, de créer une recette avec ce qu’il reste dans le frigo, d’expliquer la guerre en Ukraine ou encore de vulgariser la théorie de la relativité. Le plus troublant : aucun indice ne permet de détecter l’absence d’intervention humaine.

Et comme tout le monde peut l’utiliser gratuitement (pour le moment), tout le monde le fait. Ce qui n’est pas sans conséquence : face à un tel engouement, le message « Nous connaissons une demande exceptionnellement élevée. Veuillez patienter pendant que nous travaillons à la mise à l'échelle de nos systèmes » est régulièrement affiché par Chat GPT lorsqu’il est sollicité.

Les limites actuelles de Chat GPT

Un peu à l’image d’une relation amoureuse, une fois la passion du début terminée, le ciel à tendance à s’assombrir. Après plusieurs semaines d’excitation, certains spécialistes mettent désormais en garde sur la fiabilité des réponses fournies par ChatGPT. Leur principal point d’inquiétude : la véracité des informations fournies par le robot conversationnel.

En effet, il a beau être capable d’ingurgiter et de traiter des milliards de pages internet en une fraction de seconde, les données qu’il intègre s’arrêtent à 2021. Autrement dit, si Chat GPT peut vous expliquer avec une facilité déconcertante ce qu’est un trou noir, il est en revanche incapable de répondre à des questions portant sur des sujets datant d’il y a moins de deux ans (comme « quelle nation a gagné la dernière Coupe du monde au Qatar ? » par exemple).

Autre problème relevé par ses utilisateurs : Chat GPT ne cite jamais ses sources. Or, c’est bien connu : sur Internet, là où le robot conversationnel d’OPEN AI va chercher les réponses aux questions qui lui sont posées, il y a des sites fiables… Et d’autres qui ne le sont pas. D’où la crainte pour certains de le voir proliférer des fake news ou des informations incomplètes. Par exemple, lorsqu’on l’interroge sur la réforme des retraites, Chat GPT formule une explication claire… Mais au final incorrecte puisque basé sur des chiffres datant de 2021.

Et demain ?

Comme souvent avec les nouvelles technologies (Wikipédia en son temps mais aussi DALL-E, l’autre programme d’intelligence artificielle d’OPEN AI, capable, lui, de créer des images à partir de quelques mots), tout l’enjeu sera d’apprendre au plus grand nombre à utiliser Chat GPT. Avec ses capacités et ses défauts.

Une certitude : ce robot conversationnel, et plus généralement l’intelligence artificielle, va nécessairement entraîner des bouleversements, notamment dans le monde du travail : Microsoft s’est récemment dit prêt à investir 10 milliards de dollars dans Open AI tout en faisant part de son souhait d’intégrer Chat GPT à ses logiciels phares comme Word ou Outlook.

La révolution est en marche.